Moussem des Fiançailles à Imilchil au Maroc

Origines

Un moussem est une fête annuelle marocaine régionale, religieuse, populaire ou commerciale. Chaque village a son propre moussem. Plus de 600 sont recensés à travers tout le pays. Le moussem des fiançailles est un des plus connus. Chaque automne (dernier week-end du mois d’août), plusieurs centaines de familles descendantes de la tribu Aït Hdiddou se rendent sur les hauts plateaux de l’Atlas pour cet événement.
Vers le 17ème siècle, les Aït Hddiddou arrivèrent dans la vallée de l’Assif Melloul. Contrairement aux Berbères qui vivaient de l’agriculture, ils appartiennent à une tribu d’éleveurs. Parmi eux, Sidi Ahmed Oulmaghni s’installa à l’emplacement actuel du moussem. La légende raconte que grâce à lui, les troupeaux engraissaient alors qu’il n’y avait pas d’herbe. De plus son corps fut retrouvé intact dans sa tombe d’où émanait une lumière. Il devint le saint Marabout de la tribu.

Traditions

Les jeunes des tribus voisines se réunirent alors chaque année à la fin de la saison estivale à l’emplacement de la tombe du saint homme. Ce rassemblement avait à la fois un caractère religieux puisqu’il rendait hommage au marabout et un caractère commercial puisqu’il s’agissait du plus grand souk de l’année. Les tribus en profitaient pour s’échanger leurs produits artisanaux et agricoles et pour faire des provisions avant l’isolement de l’hiver. Cependant la grande particularité du moussem d’Imilchil réside dans la cérémonie des fiançailles. Elle repose, elle aussi, sur une légende qui remonte à la séparation de la tribu des Aït Hdiddou en deux branches : les Aït Brahim et les Aït Yaazza. Lorsqu’une jeune fille appartenant à une des deux fractions tomba amoureuse d’un garçon appartenant à l’autre, les parents refusèrent le mariage. Les amoureux s’enfuirent et pleurèrent, donnant naissance aux lacs Isli et Tislit. Les parents désespérés par la mort de leurs enfants décidèrent que dorénavant un jour par an, les jeunes auraient le choix de choisir leurs conjoints. Depuis cette époque, durant le moussem, les jeunes femmes choisissent parmi les hommes célibataires celui qui deviendra leur époux pour la vie ou pour une année en cas de mésentente. A l’heure actuelle, les Aït Brahim ont adopté la coutume du mariage individuel tandis que les Aït Yaazza ont conservé l’ancienne tradition du mariage collectif.

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